lexique

début et fin d’entraînement

L’article qui suit a été écrit dans le forum du CNK par une pratiquante du sud-ouest de la France (Tarn) sous le pseudo de Minori. Elle écrit régulièrement depuis plusieurs années des petits articles sur différents sites, toujours très intéressants, sur le kendo, la culture japonaise et les difficultés que nous, occidentaux, avons à comprendre certaines subtilités de la technique, du comportement et du sens des rituels propres à la pratique du kendo. Dans le texte ci-reproduit, elle explique le sens des différents commandements que l’on entend au début et à la fin d’une séance de kendo. Elle insiste aussi sur l’attitude à avoir à l’énoncé de ces différents ordres.

Le début d’entraînement:
1 / Quand un sempaï dit seiretsu, on s’aligne rapidement.
2 / L’ordre seiza pour se mettre à genoux, sans toutefois s’asseoir avant les sensei.
3 / Quand le sempaï dit shisei o tadashite, il faut redresser le dos.
4 / Pour se taire et méditer on dira mokuso.
5 / Mokuso yame pour qu’on arrête mokuso.
6 / Shomen ni rei pour saluer en face et en silence.
7/ Sensei ni rei pour saluer au professeur en disant onegaishimasu tous ensemble.
8 / Otagai ni rei pour saluer aux camarades en prononçons haut et fort onegaishimasu.

1 / Seiretsu (prononcez comme séé-létzou 整列) veut dire l’alignement bien rangé.
Les élèves doivent se dépêcher voire courir pour s’aligner. Faire attendre les sensei et sempaï (qui donne des ordres) est très mal poli, ce n’est même plus la peine de penser à pouvoir apprendre quelque chose sur ce dojo si on ne peut pas accorder son attitude de respect.

2 / Seiza 正座 est une position assise, genoux pliés et fesses sur les talons.
Au cas où vous ayez des problèmes aux genoux par exemple, vous pouvez demander à votre sensei pour avoir une permission de faire votre mokuso debout. Sonkyo debout et seitei iai debout seront autorisés pour certains cas.

3 / Ajout de Bruno, pour rappeler aux camarades de se tenir droit, de redresser le dos, de baisser les épaules et de rentrer le menton, avant de fermer les yeux.

4 / Mokuso s’écrit en deux lettres : 黙(もく moku pour silence) et  想(そう so pour méditer).
Vous faites votre propre méditation à votre façon. Penser, réfléchir, ou alors ne rien penser. Au moment de mokuso, vous mettez vos mains jointes devant le ventre: un peu plus bas que le nombril, là où votre ki se développe. Je joins ma main droite dessous de la main gauche, la paume de deux mains vers le ciel. La forme de ces mains jointes pour la méditation (dit jyoin), est variée selon la religion ou l’école: vous pouvez pousser légèrement vos deux pouces l’un contre l’autre, vos deux mains peuvent se prier au milieu du corps, etc… Vous devez demander à votre sensei comment vous faites dans votre dojo.

6 / Shomen 正面 (en face) ni (à) rei 礼 (saluez! impératif, se prononce leï)
Shin-zen 神前 (autel) ni (à) rei 礼 (saluez!)
Autre fois presque tous les dojo du Japon avait un autel domestique shinto. Il y a des esprits partout, même au dojo. On soignait cet autel en y mettant du sake et du riz… Maintenant le monde est devenu laïque (si l’on peut dire); l’autel disparaît, et à la place on y met souvent les photos de fondateur du club, un tableau de calligraphie, un symbole du club… pour rassembler l’esprit du club. Si ce symbole n’est pas en face d’alignement, il faut se déplacer la position de seiza, avec votre shinai à gauche de votre corps (sans faire du bruit) avant de saluer face au symbole du club.

7 / Sensei 先生 (professeur) ni (à) rei 礼 (saluez!): s’il y a un seul professeur
Sensei-gata ni rei: s’il y ‘en a plusieurs.
Dites lui onegaishimasu.

8 / Otagai お互い (entre tous les camarades) ni (à) rei 礼 (saluez!): pour saluer entre les camarades.
Il faut également dire onegaishimasu.

Attention!
Il faut renverser 6 et 7 du début pour la cérémonie de la fin du cours:
– au début: shomensensei-camarades, et dites onegaishimasu,
– à la fin: saluez sensei d’abord, en suite shomen et camarades en dernier. et dites arigatoo gozaimashita.

Faire une cérémonie au but de progresser techniquement et physiquement vous parait peut-être sans importance… Mais être à l’heure, saluer ses camarades, remercier les sensei et sempai, se réunir, l’esprit du club, etc., sont importants pour mieux progresser tous ensemble.

 

salut

men o tore: « enlevez le men! »
men o tsuke: « mettez le men! »
mokuso: méditation assise
otogani-rei: salut envers les participants
rei: le salut, « saluez! »
ritsu rei: saluez à la position où vous vous trouvez
sei retsu: alignez-vous
seiza: position agenouillée, les fesses sur les talons
sensei-ni-rei: salut envers le(s) professeur(s)
shomen-ni-rei: salut vers le mur d’honneur
arigato gazaimashita: « Je vous remercie beaucoup » (formule couramment employée pour remercier les personnes avec lesquelles on s’est exercé)

 

commandements

hajime: « commencez! » début du combat
kamae (ou kamae to): la garde, « en garde! »
kotai: « tournez! »
osame to: « rengainez! »
tai to: « sabre à la ceinture! » (position droite, l’arme tenue par la main gauche en dessous la tsuba, est portée au niveau de la ceinture)
yame: « arrêtez! »

 

frappes

datotsu: ensemble des frappes (uchi) et piques (tsuki) utilisées en kendo
ikkyodo: en un seul temps
sankyodo: en trois temps
shomen: frappe au milieu de la tête
tsuki: coup d’estoc (pointe)
uchi: nom générique des frappes de taille
yoko men: frappe sur le sommet latéral de la tête (nom générique de migi et hidari men).

 

directions

migi: à droite
hidari:
à gauche
mae: avant
ushiro (ou ato): arrière
sa: droite
yu: gauche
zen: avant
go: arrière

 

exercices

ashi sabaki: déplacement (sabaki) des pieds (ashi)
haya suburi: forme de suburi avec déplacements rapides des pieds
kakari geiko: exercice dans lequel le pratiquant enchaîne les techniques sans arrêt
kata: forme traditionnelle de transmission des arts martiaux sous forme de techniques codifiées
keiko: exercice d’entraînement
kendo no kata: forme de kata comprenant 10 séquences codifiées de combat.
Un partenaire (uchi dachi) prend l’initiative en utilisant le sabre normal (daitô). Il est contrôlé puis vaincu par l’autre (shi dachi) qui utilise le daitô pendant les 7 premières séries, puis le sabre court (shotô) au cours des trois dernières. L’arme utilisée dans le kata est le boken ou le iaïto.
kiri kaeshi: exercices de frappes successives
A une frappe shomen succèdent plusieurs frappes sayumen en avançant puis en reculant. Le partenaire, dans le rôle de moto dashi, reçoit les frappes sur son shinaï ou sur son men.
shinkokyu: exercice de respiration
suburi: exercice de répétition de frappes dans le vide, précédées d’un armé plus ou moins ample suivant le but recherché
uchi komi: exercices de répétition sur des thèmes en rapport avec l’expérience des pratiquants
uchi komi geiko: un pratiquant expérimenté (moto dachi) conduit l’exercice avec un autre pratiquant (kakari) en offrant des opportunités de frappe à son partenaire, mais sans combattre lui-même.

 

techniques (waza)

aiuchi: situation dans laquelle deux partenaires marquent un point simultanément
debana waza: opportunité d’attaque anticipant l’intention d’attaque du partenaire
harai waza: technique qui consiste à écarter l’arme adverse par un mouvement latéral, court et sec, avec le flanc de sa propre arme
hiki waza: technique de frappe réalisée en reculant
kaeshi waza: technique de contrôle de la technique du partenaire en contrôlant son sabre et en utilisant l’énergie de l’attaque pour riposter
katate waza: technique réalisée à une seule main, généralement la gauche (différent de morote waza)
kihon waza: techniques fondamentales
nidan waza: technique d’enchaînement immédiat de 2 techniques
nuki waza: technique d’esquive de l’attaque adverse suivie dans le même temps d’une riposte
renzoku waza: techniques enchaînées
sandan waza: enchaînement de 3 techniques dans une seule action
suriage waza: technique de contrôle de la technique du partenaire (contrôle de son sabre en le déviant par un mouvement de frottement en demi-arc de cercle)
uchi otoshi waza: technique de défense suivie de contre-attaque qui consiste à frapper le shinaï adverse vers le bas et à profiter du déséquilibre ainsi créé pour riposter
waza: technique ou travail

 

gardes

chudan no kamae: garde du milieu, la plus courante
gedan no kamae: garde basse
hasso no kamae: garde sur l’épaule droite, proche de la bouche, pointe dirigée vers le haut
jodan no kamae: g
arde haute, shinaï au dessus de la tête
waki no kamae: s
abre tenu du côté droit, pointe vers le bas

 

matériel

bogu (ou kendogu, dogu): armure de kendo; désigne l’ensemble des pièces de l’armure soit le men, les kote, le do et le tare
bokken: s
abre en bois (utilisé en kendo non kata, en kihon et en suburi)
do: l
e tronc, désigne aussi la protection du tronc (cuirasse de l’armure de kendo) qui comprend la partie haute (mune) et la partie basse (do)
do himo: cordons qui servent à maintenir le do en place
iaito: sabre de métal, normal ou court, non coupant, utilisé pour la pratique du iaïdo ou dans le kendo no kata
dojo: salle d’entraînement (et de méditation); anciennement salle d’armes, aujourd’hui le lieu (jo) où l’on étudie la voie (do)
hakama: pantalon large traditionnel japonais
himo: lacets et cordons; en compétition, indique que les lacets sont défaits
katana: sabre japonais que le samouraï portait à la ceinture
keikogi: veste d’entraînement
ken: nom générique désignant le sabre (ou l’épée)
kodachi: sabre court
kote: l’avant bras et le gant de protection qui comprend une coque de cuir en forme de moufle et une protection d’avant-bras; désigne également le ippon correspondant à la frappe sur le kote
men: la tête, la face; désigne aussi le casque de protection et le ippon correspondant aux frappes sho men et yoko men; le men se compose de la protection de tête (men buton), de protections d’épaules (sashi buton), d’une grille de protection du visage (men gane) et de cordons (men himo)
nodo: gorge
mune: poitrine, désigne la partie supérieur du do
nakayui: lacet de cuir qui entoure le dernier tiers du shinaï
sakigawa: pièce de cuir qui fait l’embout du shinaï
sakigomu: pièce de caoutchouc qui maintient, sous le sakigawa, l’écartement des lames du shinaï
shinaï: arme utilisée dans la pratique du kendo; elle est composée de 4 lames (yotsuwari) de bambou (ou de fibre de carbone) et de pièces de cuir
tare: protection de la taille
tsuba: garde du sabre
tsuka: poignée du sabre
tsuka gawa: pièce de cuir recouvrant la tsuka du shinaï
tsuki dome: protection de la gorge
tsuru: fil tendu définissant le dos de la lame; tendu, à travers le nakayui, entre la tsuka et le sakigawa, il assure la cohésion des différentes parties du shinaï
tenugui (ou hachimaki): foulard que l’on met sous le men pour absorber la transpiration
zekken: étui de tissu qui enveloppe la protection centrale du tare; y sont inscrits de façon très visible, le nom du pratiquant et du groupe (club, école) qu’il représente
yotsuwari: lame de bambou composant le shinaï

 

attitudes et positions

anza: position assise en tailleur
issoku itto no maai: distance (maai) par rapport à l’adversaire où il est possible de lui porter un datotsu valable (itto) dans un seul pas d’attaque (issoku); opposé à nissoku itto no maai
maai: notion d’intervalle espace-temps entre deux partenaires (cf. issoku et nissoku itto no maai)
nissoku itto no maai: distance nécessitant deux pas (nissoku) pour porter une frappe (itto)
sageto: position shinaï sur le côté gauche, dite position « sabre bas »
seme: action de menacer l’autre en pénétrant sa garde par un léger déplacement vers l’avant; doit être exécuté avec un fort zanshin
seiza: position agenouillée, les fesses sur les talons
shizentai: position debout naturelle, les bras le long du corps et les pieds écartés de la largeur des épaules environ
sonkyo: position accroupie, buste redressé, arme pointée devant soi
teito: position droite, l’arme est tenue de la main gauche sous la tsuba, le bras est allongé naturellement le long du corps
tsuba zeri ai: garde très rapprochée, les 2 tsubas sont en contact ou très proches, les pointes des shinaï sont relevées
tai atari: collision des corps des deux partenaires
tare: tablier de protection des hanches

 

partenaires

aite: l’autre, le partenaire, l’adversaire (l’autre personne est nécessaire aux progrès, même si on lui est opposé dans l’assaut)
hanshi
: maître; titre japonais de troisième niveau qui peut être obtenu à partir du 8° dan
kendoka: personne experte en kendo; terme devenu, par extension abusive en occident, celui de pratiquant de kendo, la véritable appellation pourrait être kenshi
kakari: nom donné au partenaire guidé par le moto dachi dans les différents geiko
kyoshi: professeur; titre japonais de second niveau qui peut être obtenu à partir du 7° dan
moto dachi: partenaire qui dirige l’exercice
renshi: instructeur; titre japonais de premier niveau qui peut être obtenu à partir du 6° dan
shidachi: partenaire qui profite des opportunités créées par uchidachi dans le kata
sempai: ancien, supérieur en ancienneté parmi les élèves d’un dojo; c’est lui qui donne les ordres de salut au début et à la fin de l’entraînement
uchi dachi: celui qui, dans le kendo no kata, subit la contre-attaque de shi dachi après avoir pris l’initiative

 

combats et compétition

(men, kote, do ou tsuki) ari: 1 point marqué
boryuku: violence, brutalité; terme employée en terme d’arbitrage pour une pénalité de ce type
encho: prolongation du combat (cas où les combattants sont à égalité
hansoku: faute, infraction
hantei: jugement, décision
hiki wake: match nul
ji geiko: combat d’entraînement « libre » (sans convention ni arbitrage)
nihonme: départ pour le second point
shiai geiko: compétition, combat arbitré
shiai jo: aire de combat
shushin: arbitre central
fukushin: arbitre adjoint
torikeshi: frappe annulée
gogi: demande de délibération des arbitres
wakare: annonce de l’arbitre lorsqu’un combat s’enlise
nihon me: reprise du combat après une frappe valable
shobu: reprise du combat lorsque les 2 combattants ont marqués un point
shobu ari: frappe donnant la victoire, victoire par décision d’arbitre, victoire par forfait

 

étiquette (reigi)

dan: degré dans la ceinture noire (de 1 à 9 en kendo)
domo arigato gozaimashita: « je vous remercie beaucoup »; couramment employé après un combat
kamiza: côté du dojo réservé aux enseignants et aux invités de haut niveau
kyu: classe, échelon; en kendo, niveau inférieur au premier dan (du 6° au 1° kyu)
onegai shimasu: « je demande la faveur de pratiquer »; employé avant de commencer un keiko avec un kenshi plus expérimenté

 

esprit

budo: voie de l’art martial
kendo:
voie du sabre
ki: détermination mentale et physique nécessaire pour porter une frappe
kiai: manifestation de l’énergie (ki) par le cri qui jaillit du corps
ki ken tai no itchi: énergie sabre corps, les 3 éléments fondamentaux permettant la réalisation correcte d’une frappe en kendo: cri énergique (ki) avec la bonne partie du sabre (ken) et un engagement total du corps (tai)
ki ken tai no uchi: harmonie de l’esprit, du sabre et du corps dans la réalisation des techniques
metsuke: l’endroit où se fixe le regard, manière de regarder l’adversaire en kendo
te no uchi: l’intérieur des mains; terme utilisé pour sensibiliser le pratiquant sur la sensation physique du contact de la main avec le manche du shinaï à travers le cuir du kote et de la tsuka gawa
tobi komi: plongeon, irruption; qualifie une action portée sans esprit de retenue
zanshin: esprit de vigilance qui doit exister avant, pendant et après la frappe